Remonter à l’origine de la boîte de nuit, c’est tenter de mettre à nu les rituels de la danse tels qu’ils étaient exposés à cette époque. Notons que les « rituels de la danse » n’ont rien de nouveau. Qu’il s’agisse des soirées organisées dans les hauts-lieux de la monarchie glorieuse, ou encore les danses organisées avec pour seul orchestre un docile jukebox, les êtres humains ont de tous temps eu pour coutume de se réunir pour danser ensemble. Mais, personne ne peut nier que la discothèque a été une révolution de la pratique à divers niveaux. D’où l’intérêt de savoir, d’où toute cette culture est partie.
Sous l’occupation nazie
Plusieurs auteurs sont du même avis. Les premières instances d’événements qu’on peut classer dans le registre de la boîte de nuit, datent de l’occupation nazie. Pour donner un peu de contexte, il faut savoir que les nazis avaient une idée assez précise de ce qui était culturellement acceptable. Et plusieurs types de musique ne répondaient pas à ces critères très épurés.
De fait, des soirées clandestines ont vu le jour – ou la nuit, pour être plus précis. Pendant de tels soirées, des DJs étaient chargés de diffuser face à une audience bien précise, des morceaux rescapés de la purge culturelle nazi. Ces morceaux n’étaient pas nécessairement les plus connus, les plus populaires ou les plus attendus, mais ils parvenaient tout de même à être sélectionnés pendant les soirées clandestines de Zazous de Paris ou des Jugend de Berlin.
De Jimmy Saville à nos jours
Plus tard, avec la chute du régime et la liberté d’écouter toute musique qui plaise, de telles soirées se sont faites plus rares et ont presque disparu. Jusqu’en 1943, lorsque d’après les historiens, un grand collectionneur de musique : Jimmy Saville commença à organiser des soirées où il faisait profiter à ses invités, de sa collection de musique. Le concept gagne en popularité malgré de nombreux obstacles. Et très tôt, des promoteurs de salles de spectacles y voient une opportunité de faire du chiffre. Jimmy Saville est invité pour des fêtes occasionnelles et c’est ainsi que le métier de DJ renaît réellement.
On constatera que les mêmes codes que sous l’époque nazi sont respectés. D’abord un public ciblé, un DJ qui fait écouter une musique spécifique, pas toujours la plus populaire. Et enfin, le sentiment d’exclusivité et de clandestinité qui est omniprésent dans les boîtes de nuit et discothèques encore aujourd’hui.
L’histoire des discothèques ne se résume aucunement à cela. Mais ces deux premiers points illustrent assez bien le premier grand pas d’une industrie qui est aujourd’hui l’une des plus rentables de par le monde. Et le moins qu’on puisse dire est que l’industrie des discothèques a de quoi surprendre dans le futur avec les innovations et avancées technologiques qui s’y rapportent.